Bernard. Bertrand.                          127
B ERNARD (Mlle), danseuse au spectacle des Élèves pour la danse de l'Opéra, en. 1779.
(Le Chroniqueur âiittuvri, I, 22.)
B ERTRAND (Alexandre), maitre doreur et entrepreneur de spectacles, parut aux foires dès 1684 et y tenait, en so­ciété avec son frère Jean. Bertrand,, un petit spectacle de ma­rionnettes. Leur association ayant été rompue, chacun d'eux exploita isolément ce genre d'industrie. En: 1690, Alexandre Bertrand ayant joint à ses marionnettes de véritables acteurs qui jouaient de petites pièces, la Comédie-Française s'en formalisa, et sur ses plaintes le lieutenant de police fit démolir son jeu. Jusqu'en 1697, il se vit donc réduit à ses marionnettes, auxquelles il ajouta quelques danseurs'de corde; mais à cette époque les comédiens italiens ayant été renvoyés de France, il s'avisa de louer, leur salle ■ de spectacle, et sans aucun privilège il se mit à y donner des re­présentations. Un ordre du roi l'en expulsa et le renvoya aux foires, où il reprit son exploitation théâtrale. Le succès, l'enhardit et ses marionnettes ne furent plus bientôt que pour la forme ; il fit alors représenter hardiment de grandes pièces, telles que le Ravissement d'Hélène, le Siége et l'embrasement de Troyes^ par Fuzelier j Thésée, ou la Défaite des amazones, et les Amours de Tremblotin et de Marinette, par le même auteur, et il eut de bons acteurs qu'il ne payait que 20 sols par jour, mais à qui il distri­buait généreusement de la soupe les jours de représentation. Tant d'audace ne lui réussit pas, et la Comédie-Française le rappela plus d'une fois à l'exécution des règlements qui régissaient les spectacles forains; mais néanmoins et avec une ténacité dont rien ne peut donner une idée, 4Bertrand retombait toujours dans lés mômes fautes. Commencée en 1699, la lutte durait encore en 1719; elle fut surtout vive en 1707,'1708 et 1709. Dire toutes les ruses que Bertrand et ses associés Selles, Dolet et Delaplace, employèrent pour éluder les rigueurs des arrêts du Parlement.